8.11.11

La première dent du roi de Rome


Je me demande bien quelle idée de notre époque se feront ceux qui liront le Moniteur dans 200 ans.
Ainsi à savourer dans le journal du 7 novembre, cette adresse à Napoléon de passage à Düsseldorf du flagorneur comte de Westerholt-Oberhausen : «Nous supplions Votre Majesté de continuer à nous gouverner ; c’est lui demander de continuer à nous rendre heureux.»

Dans un autre genre, dans l’édition du 19 octobre, la liberté de paraitre des feuilles périodiques d’affiches, annonces et avis divers mais seulement dans une série de villes de l’Empire et sans «aucun article de nouvelles politiques ou de littératures».
C’est dangereux la littérature ?

Enfin en première page de l’édition du 25 octobre, la première dent du Roi de Rome.
C'est la crise – un conscrit d'Arras affirme que les campagnes sont pleines de mendiants et de vagabonds - une nouvelle guerre se prépare à grands renforts de soldats...et que lis-je : un article sur la première dent d'un bébé! Même si ce n'est pas n'importe quel enfant puisque c'est le royal fils de Notre Empereur!
Comme on dit chez nous: "I vaut miux d’rire que d'braire".


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